Témoignage anonyme
Une soirée sans lui me semblait si fade, sans intérêt et dépourvue de plaisir. Imaginer ma vie sans lui me faisait peur : c’était l’amour de ma vie.
Jai été en couple avec l’alcool pendant plus de dix ans. Comme dans toutes relations tumultueuses et passionnées, jai vécu des moments forts, de beaux moments. J’en ai aussi vécus de très durs, très noirs. Jai essayé de rompre plusieurs fois , mais je revenais toujours vers lui, et notre idylle reprenait un temps, jusqu’au prochain drame. Vous connaissez l’histoire.
Comme dans un couple, j’avais l’impression qu’il me rendait meilleure, plus forte. Car affronter la vie à deux, c’est tellement plus facile qui disent. Une soirée sans lui me semblait si fade, sans intérêt et dépourvue de plaisir. Imaginer ma vie sans lui me faisait peur : c’était l’amour de ma vie. Et pourtant, je ne consommais presque jamais la semaine, mais lorsque venait la fin de semaine, Watch out! Je consommais tout et n’importe quoi, de l’alcool au GHB à la coke, à grande valve ouverte.
J’ai 28 ans et je me suis toujours demandée pourquoi je n’étais pas capable de trouver un homme qui m’aime vraiment pour qui je suis. Je suis une fille éduquée et intelligente, qui a des amis, qui paraît bien. Pourtant, mes relations amoureuses n’ont jamais duré bien longtemps et se sont toujours terminées en échec. Quand j’y pense, comment être prête à aimer et être aimée quand le vrai soi est déjà pris ailleurs? J’étais en couple avec l’alcool, pas de place pour un homme dans ma vie.
Comme dans la plupart des relations toxiques, la solution pour s’en sortir est de couper les ponts, une bonne fois pour toute.
Aujourd’hui je suis à un tournant de ma vie et tout semble plus clair. J’ai décidé d’arrêter de consommer pour de bon. Ça fait plusieurs fois que je le dis et que j’essaie, mais sans vraiment y croire. En partie parce que mon entourage beignait là-dedans, mais aussi parce qu’après quelques jours/semaines, quand le poids de la honte s’allégeait sur mes épaules, je me disais toujours que dorénavant ça allait aller, que maintenant j’allais pouvoir me contrôler.
C’est faux et ce le sera toujours. Comme dans la plupart des relations toxiques, la solution pour s’en sortir est de couper les ponts, une bonne fois pour toute. J’ai maintenant envie de me découvrir en tant que femme et de me rencontrer au même endroit où je me suis laissée la dernière fois, soit à la fin de mon adolescence, quand l’alcool a fait son entrée dans ma vie et a pris toute la place.
Je suis très emballée de débuter cette nouvelle aventure. Je me souhaite de m’affirmer et faire ce qui me tente vraiment, pas seulement pour plaire aux autres. D’être enfin libre de m’aimer pour qui je suis réellement, avec toutes mes failles et mes imperfections. Être dans le plaisir et dans l’amour, tout en étant sobre. Enfin, vivre la plus belle histoire d’amour de ma vie : celle avec moi-même. Et j’y arriverai.