Texte par Éric B. Fafard
J’adorais ce pétillant tout comme le fort qu’on mettait parfois dans mon lait avec une glace.
Le tout a commencé vers 7 ou 8 ans. Le jour où j’ai fumé ma première cigarette. C’est à ce jour, à la première bouffée, que j’ai perdu ma liberté.
C’est trois années plus tard, lors d’une fête chez moi, que j’ai joué à la bouteille et j’ai ouvert un 60oz de gin. J’ai rempli le bouchon, je l’ai “callé”. Un autre élixir qui, sur le coup, m’a fait du bien mais qui m’a rapidement mené vers le désespoir.
En début d’adolescence vers 11-12 ans, je fumais la cigarette comme un grand. Des adultes qui m’aimaient pourtant, mettaient de la bière dans mon jus de tomate.J’adorais ce pétillant tout comme le fort qu’on mettait parfois dans mon lait avec une glace. Ça goûtait le dessert, miam! Pendant ce temps, j’avais découvert que les plantes qui poussaient sur mon terrain et partout dans les champs autour de ma maison, qui pendaient à l’envers dans les greniers serviraient à me faire rire et oublier mes peines. Je savais déjà que quand j’ai buvais rapidement, j’étais incapable de gérer mes émotions. Je pleurais souvent ma mère que je n’ai jamais connu. Elle a quitté ce monde alors que j’avais seulement 6 mois…
Un peu avant l’âge de 15 ans, je fume et je bois toujours. En plus de ces dépendances, le gambling devient un autre de mes nombreux soucis. Encore une fois, ce sont des adultes qui disaient m’adorer qui m’ont mis en contact avec ma troisième dépendance qui brise mes ailes et m’enlève toujours ma liberté! Je suis turbulent, en colère et il est très difficile pour moi d’écouter les autres. Mon père lui, est décédé subitement à mes 15 ans et 6 mois après, c’était le tour de mon meilleur ami. C’est juste avant sa mort que j’insultais mon père: “VA CHIER. JE TE DÉTESTE!” Et j’en passe… Juste d’écrire ceci me fait tellement mal! L’âge adulte est arrivé bien vite, trop vite car je n’ai pas vécu l’enfance ni l’adolescence la plus saine…
Pendant 10 ans, j’ai alimenté cette maladie. Heureusement, j’ai fait la rencontre de personnes merveilleuses qui m’ont sauvé du mieux qu’il pouvait.
À 18 ans, j’ai reçu un héritage qu’on donne pas a un jeune de cet âge. Je l’ai dilapidé en seulement 10 mois et la maladie de la dépendance est devenu un monstre. Alcool, drogue et jeu à chaque jour, sans parler des mauvaises fréquentations et le début des arrestations. J’ai alors commencé à performer dans les délits mais clairement, je n’étais pas très bon car car j’ai connu la prison à 18 ans!
Pendant 10 ans, j’ai alimenté cette maladie. Heureusement, j’ai fait la rencontre de personnes merveilleuses qui m’ont sauvé du mieux qu’il pouvait. Je pense à ma première blonde avec qui j’ai été 5 ans. Sans elle, je n’aurais jamais fêté mes 25 ans! À 27 ans, j’ai essayé d’arrêter de boire à deux reprises pour elle. J’ai arrêté une première fois pendant 18 mois et la deuxième, pendant 20 mois. Mais au bout de 20 mois d’abstinence, j’ai fait un coma éthylique. Pourtant, je m’étais convaincu que j’allais seulement boire une seule bière! Ma première blonde a fini par me laisser il y a environ un an.
Toujours à 27 ans, j’ai rencontré l’amour de ma vie. Je l’ai aimé en cinq secondes en regardant sa photo. Cette femme, qui encore aujourd’hui, me ronge en-dedans, a vécu mes pires frasques, vu mes yeux psychotiques mais surtout, elle était là, derrière la vitre blindée de la prison. Si belle, elle était toujours là et m’attendait. J’ai fait comme tout bon dépendant, j’ai fait des promesses que je n’ai pas tenues! À 28 ans, après plusieurs dépressions et plusieurs séparations, elle m’a quitté à son tour. J’ai alors des pensées suicidaires à nouveau et je les exprime sauf que cette fois-ci, j’en parle pas et je bâtis mon plan vers la mort en buvant, sniffant et dilapidant mon compte de banque. Mon plan était précis et minutieux mais après 4 jours seul et toujours vivant, j’ai appelé à l’aide. Le membre de ma famille qui est venu, c’est mon deuxième père, mon parrain, mon grand-père et mon meilleur chum! Plus grand monde ne croyait en moi, pas même lui…mais il est venu à ma rescousse.
J’ai connu le bonheur, j’ai retrouvé ma liberté grâce aux 12 étapes, au parrainage et j’ai réappris les bases saines de vie!
À mon réveil le lendemain, j’ai eu ma première expérience spirituelle car j’ai vu dans ses yeux qu’il y avait un message : “Tu es en train de manquer ta vie!“ J’ai alors pris le téléphone car je devais trouver un centre de thérapie. Le 8 décembre 2014, je débutais ma thérapie et sans le savoir le début du reste de ma vie.
J’ai connu le bonheur, j’ai retrouvé ma liberté grâce aux 12 étapes, au parrainage et j’ai réappris les bases saines de vie! Ma vie a fait 180 degrés! Ça a duré deux ans et demi jusqu’à une rechute de gambling. La cocaïne a suivi, ça n’a pas été très long… C’est le 28 mai 2018 en rechute de jeu aux toilettes, j’ai été témoin d’un deal de coke en une fraction de seconde je me suis dit que un petit sac ne me tuerait pas. Cette idée m’a coûté cher, presque la vie! Mais je me suis dénoncé, ensuite pardonné pour enfin me relever et j’ai persisté dans mon cheminement… La leçon c’est que ma vie sans les fraternités ressemble à ça, à l’enfer.
Aujourd’hui, le 6 juillet 2018, je sais que je serais si j’avais choisi de rester dans cette voie mais je suis sobre depuis 21 jours aujourd’hui! Je sors du congrès mondial CA! Des anges sont venus a moi après cette rechute. Ils m’ont fait réaliser mais surtout admettre et accepter que de rester seul dans la dépendance va finir par me tuer!
Mes actions, mes choix et mes décisions. 24h a la fois!
Dieu qui pour moi est un Dieu d’amour me regarde le sourire aux yeux et je le ressens. J’ai une armée de rétablissement et des millions de gens à qui transmettre ce message! Aujourd’hui, le 6 juilllet 2018 je nous dis de croire en nous et toi qui n’a toujours pas pris LA décision, prend-la pour toi et persiste car tu en vaux la peine!
Peace.