Dans un monde idéal, je crois que tous les humains devraient s’accorder cette liberté. Parce que ça ouvre le cœur et quand le cœur est ouvert, il guérit.
C’est Noël. Je suis en route vers les montagnes du Costa Rica. J’ai la chance d’avoir trois belles heures à tuer. Je dis souvent des heures à tuer mais ce n’est pas une super expression. Disons que j’ai trois heures devant moi, à vivre dans un shuttle con Mario y Daniel, un père et son fils, à admirer le paradis en personne. Eux, ils sont habitués à cette vue-là. Mais je remarque leurs petits yeux rieurs dans le rétroviseur à voir mon émerveillement devant leurs paysages de rêve, des paysages qui donnent envie de faire du cinéma.
Mes attentes envers le Costa Rica étaient presque inexistantes. À part peut-être que ça serait un peu cher. C’est vrai mais ça vaut la dépense parce que c’est un magnifique pays à découvrir. Je rêvais de ce voyage plus jeune et je suis très heureuse que ça n’ait pas adonné avant. Drôle à dire mais aujourd’hui, je me retrouve dans ce beau pays, le cœur assez léger pour en profiter, en quête d’aventures mais surtout, en quête de paix et de sérénité. Costa Rica 2017, c’est le voyage hommage à ma liberté. Ça commence avec la liberté d’expression. Ne pas me censurer, écrire ce qui me passe par la tête sans me demander ce que les gens vont penser. Ce n’était pas comme ça avant. Il y a eu une évolution. Dans un monde idéal, je crois que tous les humains devraient s’accorder cette liberté. Parce que ça ouvre le cœur et quand le cœur est ouvert, il guérit.
Si je remonte un peu dans l’temps, j’ai le souvenir très clair d’avoir « crissé » mon camp de la maison à plusieurs Noël pour ne pas avoir à affronter la réalité de ma vie, des conflits de famille au froid de Sibérie de Montréal en passant par le simple désir de m’évader, de tripper… que le temps s’arrête un instant. Je pensais que c’était ça la vie. Quand ça ne fait pas mon affaire, je me pousse, je m’enfuis, je prends un avion. Simple de même ! Peut-être simple mais y’a pas grand chose qui se règle en agissant de la sorte, ni grande évolution. En général, quand on pense voyage, on pense liberté. Par contre, je sais maintenant que ça ne veut rien dire, parce qu’à l’époque de mes fuites géographiques, j’étais tout sauf libre.
Je crois profondément que j’ai (entendre nous) été mise sur Terre pour vivre des expériences qui me font grandir, des expériences marquantes qui me rendent plus forte et me permettent de devenir plus consciente du monde dans lequel je vis, autant de sa beauté que de l’impermanence des choses. Remarquez bien, il m’arrive parfois de me dire que je préfèrerais ne pas être trop lucide parce que de ressentir toute la souffrance du monde, c’est pas toujours rose. En plus, étant une personne hypersensible, je ne fais pas que la ressentir, je l’absorbe, carrément. Ça peut devenir lourd. Par contre, l’autre côté de la médaille à ressentir cette souffrance, à la vivre aussi dans une certaine mesure, c’est de pouvoir poser des actions qui mènent éventuellement à la liberté. Pour moi, la liberté ça veut dire beaucoup de choses mais je pense que pour y goûter, il faut d’abord s’éveiller, prendre conscience des chaînes inconfortables, des blocages, des démons et des blessures qui empêchent d’avancer, qui empêchent d’aimer…
Je veux simplement continuer d’avoir une vie qui a un sens, une vie de cheminement et d’évolution spirituelle remplie d’amour et de gratitude. Juste ma vie. Libre.
Cette année, les raisons de mon voyage sont différentes. J’ai choisi de partir parce que j’en avais besoin. J’avais besoin de me recentrer, de me retrouver moi avec moi et la force de la nature, de me ressourcer avec mon boy Sun comme je l’appelle depuis le début de notre histoire d’amour. Ça date, j’avais 14 ans : je me le suis fait tatouer. Mis à part le fait que 18 ans plus tard, on dirait que j’ai un trou de balle à la place d’un Soleil, je ne regrette pas mon engagement envers Lui. Bon, je m’égare. Je voulais simplement dire que j’avais besoin de faire une sorte de bilan, une pause, de me reconnecter. J’apprends que c’est important de s’arrêter et d’aller écouter ce qui se passe au fond de son cœur.
Mais bon, comme la vie va vite, je l’oublie souvent le fond de mon petit cœur. Je le néglige même. Je réalise, à plusieurs milliers de kilomètres, que c’est à moi de m’arrêter, de prendre des moments de douceurs, de calme pour mieux vivre parce que personne ne va le faire à ma place. La société valorise beaucoup le busy all the time alors je le suis, moi aussi. Je suis dans l’action, peut-être trop parfois et l’équilibre semble difficile à atteindre. Je sais pertinemment que c’est pas mal plus satisfaisant d’avoir une belle vie remplie qu’une vie FULL BUSY où je cours à gauche à droite tout le temps en train de faire quatorze choses en même temps en n’ayant aucun sentiment d’accomplissement, juste un sentiment de rush constant qui finit plus de finir. C’est juste pas cool ce beat-là. J’en prends conscience. Là, là. Je l’ai trop faite et je n’ai plus envie de vivre comme ça. Je ne veux plus avoir à prouver à personne que j’ai de la « valeur » parce que j’ai une semaine de mongole, parce que je suis busy. Non. Je veux simplement continuer d’avoir une vie qui a un sens, une vie de cheminement et d’évolution spirituelle remplie d’amour et de gratitude. Juste ma vie. Libre.
La consommation, c’est l’esclavage, l’antipode de la liberté pour une personne comme moi.
Fait que c’est ça. J’ai envie de dire que la liberté c’est ne pas se mettre la pression de performer. C’est pouvoir être qui j’ai envie d’être, sans les masques, sans la bullshit que la société me propose d’acheter. Si je l’achète, on me dit que je vais m’aimer encore plus, que je vais être 100 x plus heureuse, que je vais être plus belle, plus mince, plus puissante, plus toute. Ben non. La liberté c’est pas juste d’avoir du cash et pouvoir m’acheter tout le matériel du monde ou aller où je veux quand je veux. Oui, c’est clair que cette liberté-là est extraordinaire mais elle ne coexiste pas automatiquement avec la liberté d’une réelle paix d’esprit.
Être en paix. Y’a tu quelque chose de plus beau que ça ? Prendre le temps de s’arrêter, d’écouter ce qui se passe en dedans et que ce soit doux. Pas de tremblements, pas de tempête, pas d’amertume ou de ressentiments. Pas trop de peurs non plus… Juste de l’amour pour les fous pis les fins. Être libre, je me rends compte que ça éloigne le désir de consommer aussi. En fait, si je consomme je pourrais pas être en paix. Un ne peut pas exister avec l’autre. La consommation, c’est l’esclavage, l’antipode de la liberté pour une personne comme moi.
Libertad.
Freedom.
Liberté.
Imaginez tous les poèmes que l’on peut écrire avec le mot liberté. Dans toutes les langues du monde, à chacun sa conception, son interprétation. Prendre un moment pour y penser, ça donne envie de s’y conditionner, n’est-ce pas? Le plus beau conditionnement du monde, ça doit bien être celui-là.
La liberté c’est de s’aimer inconditionnellement.
La liberté c’est de ne plus avoir peur de vivre ses émotions, c’est de s’accepter tel qu’on est sans jugement, sans critique.
La liberté c’est de savoir que tout ira bien, qu’on est à la bonne place au bon moment, qu’on est protégés et surtout, qu’on a plus rien à craindre.
La liberté c’est le pardon. Un cœur qui a le courage de pardonner, c’est un cœur qui s’adoucit, qui guérit.
La liberté c’est chanter, jouer, rire, danser, aimer, vibrer, jouir, vieillir, grandir, apprendre, créer, découvrir.
La liberté c’est choisir les bons verbes.
Moi, je choisis d’écrire pour me libérer.
Parce qu’écrire c’est ne plus compter les heures ni les jours.
Écrire, c’est vivre le moment présent.
Et le moment présent, c’est le bonheur.
Love, Eliane X