Le jour où je me suis retrouvée…

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Par Catherine Lafleur

N’avez-vous jamais eu peur de décevoir une personne, peur d’être jugée, peur de ne jamais en faire assez, peur du temps? Ce temps qui passe terriblement vite… sans qu’on ait mené à bien tout ce que l’on rêvait d’accomplir étant plus jeune. Et ces craintes constamment présentes qui finissent par nous empêcher de respirer. Cet instant où l’on se sent complètement désemparée et prise de court par la vie, ce moment où l’on réalise qu’on a oublié de prendre le temps de vivre, où l’angoisse s’empare de nous comme si on était en train de se noyer tranquillement.

Et bien moi, ça m’est arrivée…

Il y a quelque mois, j’étais là, à la recherche du bonheur, mais tellement triste dans mon cœur et dans mon âme.

J’ai compris que ma vie n’évoluerait pas tant et aussi longtemps que je ne ferais pas l’effort de quitter ce cercle vicieux si confortable qui m’éloignait de la femme que je rêvais de devenir. 

Nous, princesses croyant aux contes de fée, fréquentions les mêmes bars, discutions toujours des mêmes événements blessants du passé, discutions de ceux qu’on accusait d’avoir créé ce mal intérieur qui nous démangeait. Nous critiquions tous ces ex‑copains qui nous avaient trahies, menties, tout en allant constamment vers le même type d’homme : ceux qui nous « vendent du rêve ». Et bien sûr nous croyions au prince charmant, nous croyions à ses belles promesses jusqu’à ce qu’il disparaisse le lendemain matin, nous laissant avec ce même vide intérieur qui nous habitait la veille. Pauvres jeunes femmes que nous étions à nous apitoyer sur notre sort, verre de vin à la main, soir après soir… Se racontant des histoires en attendant que notre vie change comme par magie!

Malheureusement, ces soirées à me plaindre, à pleurer, à nourrir ce loup noir à l’intérieur de moi – sans parler des lendemains de vieille qui devenaient de plus en plus répétitifs – ne feraient jamais en sorte que ma vie devienne meilleure. Au contraire, mes pieds étaient encrés au sol, j’étais prisonnière de ma déchéance.

Un jour j’en ai eu assez, j’ai compris que ma vie n’évoluerait pas tant et aussi longtemps que je ne ferais pas l’effort de changer ces habitudes néfastes, l’effort de quitter ce cercle vicieux si confortable mais si nocif qui éteignait ma joie de vivre, qui me tuait à petit feu… qui m’éloignait de la femme que je rêvais de devenir. C’est à cet instant précis que j’ai pris LA décision qui changerait ma vie, j’ai décidé d’arrêter de consommer de l’alcool, ce liquide qui avait pris le contrôle de mon existence.

J’étais morte de peur à cette idée. Cette boisson qui me permettait d’affronter mes démons, qui me rendait si forte – enfin c’est ce que je croyais à cette époque – ne ferait plus partie de ma vie. Adieu 5 à 7,  adieu soirées de filles à la maison accompagnée de nos bouteilles de vin préférées… et que dire des apéros estivaux…

J’ai jeté la bouteille qui empoissonnait ma vie à la mer et j’ai finalement atteint le rivage.

Cependant je savais que c’était la bonne décision à prendre, celle qui me délivrerait de mon mal de vivre. Chaque journée sans avoir consommé me rapprochait de moi-même, cette femme que j’avais perdue de vue depuis des années. Je suis allée chercher les outils nécessaires, travaillant ainsi sur ma personne, petit à petit, parfois à pas de bébé… J’ai appris à méditer, ce qui m’a permis de me recentrer sur moi, de découvrir ce qui me passionne, d’agir pour moi et non plus pour plaire aux autres. J’ai appris à mettre mon orgueil de côté, j’ai laissé place à l’humilité, j’ai cessé de me battre contre ces émotions qui se bousculaient à l’intérieur et surtout je me suis donnée le droit d’être imparfaite.

Aujourd’hui, je m’accepte telle que je suis, je suis fière de mon cheminement et de ce que j’accomplis jour après jour; travail ardu je ne vous le cacherai pas, mais tellement gratifiant. Je n’ai jamais osé imaginer être aussi bien et en paix avec moi-même. J’ai jeté la bouteille qui empoissonnait ma vie à la mer et j’ai finalement atteint le rivage.

Pour toutes celles qui se reconnaissent là-dedans, vous n’êtes jamais seules. Le bonheur ça existe vraiment!