Texte par Christine Garneau
Les gens alentours qui te voient te planter ne comprennent pas que tu cherches simplement tes repères, et que tu vas te relever.
Moi c’est Christine, dépendante. Dépendante à presque tout depuis presque tout le temps. Mes excès de drogues se sont calmées avec l’arrivée de mon premier enfant, il y a 10 ans. Mais l’alcool, toujours aussi sournois, est toujours resté à mes côtés, dans l’excès, vu ma nature.
Janvier 2018, j’ai 34 ans, 4 enfants, plus rien ne va dans ma vie, je fais le grand saut d’aller suivre une thérapie fermée de 28 jours, au Centre le Portail dans la région de Québec. Plus beau cadeau que je me suis fait EVER.
Quand on entre en thérapie, ce qui est dur, c’est d’avouer qu’on a une grosse faiblesse qui nous pourrit la vie. On devient à ce moment, condamnée à avoir l’étiquette de l’alcoolique « à surveiller ».
Quand on sort de thérapie, on a appris tout plein d’affaires qu’on appelle des « outils » pour notre avenir sobre. Mais on prend un certain temps avant de bien appliquer, aux bons moments, ce qui nous a été enseigné. En d’autres mots, quand on sort de thérapie, par terre, ça glisse en tabarnak. Je me suis plantée une couple de fois, des fois solide, d’autres fois moins. Les gens alentours qui te voient te planter ne comprennent pas que tu cherches simplement tes repères, et que tu vas te relever. Pour eux c’est un manque de jugement qui va à l’encontre du fameux « je me choisie » avec lequel on a été brainwashé en thérapie.
Mais ces gens de notre entourage, ne savent pas qu’on devient de plus en plus solide sur nos patins, à force de faire des prises de conscience.
C’est à nous de croire en nous.
La sobriété me permet d’apprécier le vent, Le Soleil, la pluie, les petits bonheurs oubliés. La personne extraordinaire, c’est moi.
Cette fois-ci, je me relève avec assez de force pour dire que maintenant, je me tiens debout sur mes patins et je fonce!
La sobriété m’apporte tellement de positif. Elle a dépassé mes attentes. Plus de mensonges, être toujours reposée, d’humeur égale mais surtout une forme physique inespérée. Les périodes où j’ai flanché c’est quand il y avait beaucoup d’alcool comme les 5@7. J’avais tellement peur d’être devenue terne et sans intérêt, sans mon verre d’alcool à la main. Je suis une personne spéciale et les personnes spéciales se démarquent en étant des party animal. Mais non, c’est tout le contraire, c’est la sobriété qui fait de moi une personne extraordinaire, maintenant je n’en veux plus de ces verres qui me volent mon précieux charisme. C’est la sobriété qui me donne le sourire et l’étincelle dans mes yeux. C’est la sobriété qui me rend fière de moi chaque jour quand je me regarde dans un miroir. C’est la sobriété qui m’amène à faire du sport, pour être encore mieux avec moi-même. J’ai compris que la personne qui se démarque, c’est celle qui sait s’écouter quand il faut dire non, celle qui reste radieuse tout au long de la soirée. La sobriété me permet d’apprécier le vent, Le Soleil, la pluie, les petits bonheurs oubliés. La personne extraordinaire, c’est moi.
Moi qui se tient bien solide sur ses patins, maintenant. Moi qui s’est choisie en janvier 2018.