Image: Fred Gingras
Ça prend de la musique. De la musique douce, de la musique qui fait chaud au cœur.
Fuck. Novembre. Dépression saisonnière ou juste une criss de grosse année qui achève. Sûrement un peu des deux.
Dehors novembre. La chanson. Ça rentre dedans. La toune et le fait que Dédé, lui, y’a pas su passer au travers.
Dehors novembre, c’est lui. Ses mots qui résonnent au plus profond de mon âme. Dehors novembre. Dédé. Mort. Parce que l’osti de souffrance. L’osti de vide qui veut pas partir.
Ça prend de la musique. De la musique douce, de la musique qui fait chaud au cœur.
La vie c’est pas facile. Ce serait fou de croire que ce l’est ou que ça devrait l’être. C’est Scott Peck dans son livre Le chemin le moins fréquenté qui dit qu’il y a autant de souffrance, de dépression parce que les gens pensent que la vie est supposée être facile. Mais non. Pas facile et ce l’est encore moins en novembre.
Mais si novembre peut faire quelque chose de bien sur cette planète souffrante, c’est donner l’envie d’écrire.
Ça se peut que mes mots mis ensemble donnent un résultat un peu depress. Je sais pas d’avance mais whatever, ce sera ce que ce sera. Je m’assume en novembre, toujours ben ça.
Novembre. C’est la dépression qui guette les âmes perdues, les âmes en peine. Novembre, c’est gris. Novembre, c’est le gel au sol, c’est la lumière qui se fait de plus en plus rare, c’est le froid. C’est la mort pour ben trop de monde. Novembre, c’est peut-être l’envie de se coller pour oublier à quel point la solitude décalisse, par boute.
Accueuillir la solitude. En novembre. Pas facile.
Accueillir la solitude. Criss de phrase toute faite que j’ai pas le goût d’entendre quand je me sens seule pis que le vide que je ressens est plus grand que le grand canyon. Fou vide en novembre. Je me demande souvent ça vient d’où ce vide-là. C’est quoi? Pourquoi ça existe? Pourquoi je suis pas juste tout le temps remplie de nature. Ben non. Une fille et son immense vide qui fait ce qu’elle peut pour aller ben. Y’a pus de substances pour remplir le vide fait qu’écrire c’est rendu ma drogue de choix. Ça pis la musique. Chanter comme j’peux. Fantasmer que je joue dans un band. Rêver c’est pour tout le monde.
Novembre. J’écris des mots même si ça a pas de sens sur le coup, ça fait du bien. C’est une addiction qui fait de mal à personne, qui apaise celui qui écrit et même celui qui lit. Si ça résonne dans l’coeur. Ça résonne pas toujours, mais ça peut. Une chance sur…j’sais ben pas combien.
Les mots de Dédé me disent qu’il faut en parler, qu’il faut le dire quand ça va pas.
Dehors novembre. Les paroles de c’te toune-là percute mon âme. Cet album-là résonne solide dans mon coeur. C’est dark pis je m’imagine Dédé écrire ces mots-là, je l’imagine se libérer de son mal-être. Un génie qui avait si mal.
Les mots de Dédé me disent qu’il faut en parler, qu’il faut le dire quand ça va pas. Y faut avoir le courage de nos mots parce qu’on sait pas qui ça peut percuter, qui ça peut aider, quels maux ça peut soulager. Personne sait. Mais je pense que tout le monde, y compris moi, aimerait ne pas souffrir en novembre. Vivre.
Écrire ça coûte rien. Tout le monde peut le faire. On s’en criss de pas être un auteur de renom. Les mots ça appartient à tout le monde pis on peut les utiliser pour créer du beau, pour se partager, pour s’encourager et pour mettre un peu de lumière dans le novembre gris, mouillé pis frette de Montréal ou d’ailleurs.
Se pitcher dans l’inconnu des mots pour une seule raison : remplir le criss de vide.
Y’a rien de tangible tant que les mots sont pas écrits. Mettons le mot créativité, dans le fond ça veut pas dire grand chose, ni le mot écrire. C’est quand on s’abandonne à l’acte que ça prend tout son sens, que ça a un impact, que ça soulage. Se pitcher dans l’inconnu des mots pour une seule raison : remplir le criss de vide. Ça marche. Ça fait vingtaine de minutes que je pitonne pis j’ai moins mal.
L’hiver arrive pis j’ai hâte parce que novembre sera dehors pour de bon. J’ai hâte à la neige qui illumine les rues, la neige qui illumine les cœurs.. Je trouve ça plus beau que les feuilles mortes mouillées.
Novembre va finir par passer. Y faut pas lâcher.
Le soleil est pas ben loin.