Texte par Amélie B. Simard
Arrêter de consommer quand la plupart de tes amis consomment, oui ça fait peur, c’est fucking terrifiant même !
Aujourd’hui, ça fait 4 ans que je suis sobre : 4 ans de 24 heures sans alcool, ni cocaïne.
Si tu lis ceci et qu’intérieurement, tu te dis : « Hey, on s’en sacre de ton 4 ans ! », alors ce n’est pas pour toi (ou peut-être que oui, à toi de voir). J’écris ça pour celui ou celle qui se pose des questions comme moi je m’en posais il y a 4 ans. J’écris à celui qui a peur en ce moment, comme moi j’avais peur.
Moi, j’ai arrêté à 29 ans et c’était vraiment nécessaire si j’avais envie de continuer à vivre. J’avais un désir sincère d’aller mieux, car j’avais vraiment pogné mon bas fond comme on dit.
Mes peurs…
Est-ce que j’avais peur d’échouer? Énormément. Arrêter de consommer quand la plupart de tes amis consomment, oui ça fait peur, c’est fucking terrifiant même !
Est-ce que j’avais peur du jugement ? Totalement. Beaucoup de gens pensent — encore aujourd’hui — qu’un alcoolique a nécessairement l’air d’un sans-abris. Je te confirme que tu peux très bien fonctionner, avoir l’air de bien aller aux yeux de pas mal tout le monde et être un alcoolique. Tu n’as pas besoin d’être le cliché qu’on s’imagine. La définition d’un alcoolique (bien humblement selon moi) c’est quelqu’un qui a besoin d’une substance — alcool, sexe, drogue… — pour ne pas se sentir, pour geler ses émotions, pour aller mieux un bref instant. C’est un ego malade.
Je sais maintenant que la peur peut être notre pire ennemi : moi, ça m’a empêchée d’avancer et de grandir pendant longtemps.
Est-ce que j’avais peur de trouver ça trop difficile ? Ce serait malhonnête de ma part de dire que c’est facile et gagné d’avance; mais, c’est de loin la plus belle décision de ma vie et celle qui en a valu le plus la peine — les efforts seraient plus juste. Pour vrai. Donc la réponse est non, ça n’a pas été facile, mais je suis allée chercher de l’aide et j’en ai parlé.
Est-ce que je vais mieux aujourd’hui ? Sans l’ombre d’un doute. Il n’y a aucune comparaison entre la fille que je suis maintenant et celle que j’étais à 29 ans. Et je suis définitivement plus heureuse aujourd’hui, car une joie de vivre réelle m’habite. Pas tout le temps, c’est sûr, mais très souvent t’sais. Mes lendemains de veille en série ne me manquent pas du tout mettons.
Je sais maintenant que la peur peut être notre pire ennemi : moi, ça m’a empêchée d’avancer et de grandir pendant longtemps. Je regarde ça avec un peu de recul aujourd’hui et mes peurs étaient inutiles et fondées sur des choses sans importance. Les amis réels et les gens qui nous aiment pour qui nous sommes réellement, restent là, crois-moi.
Aujourd’hui, je suis remplie de gratitude envers mes amis, ma famille et ceux qui sont présents dans ma vie. J’aimerais bien que ce mini partage te donne un peu d’espoir si tu te poses des questions ou si la peur t’empêche d’avancer.
Je te souhaite de t’aimer assez pour te choisir et te mettre au premier plan; parce que c’est ta vie et tu en as juste une. Moi quand j’étais petite et qu’un adulte me disait que la vie passait vite, je trouvais ça donc ben lourd mais, mon Dieu qu’il disait vrai. Que la vie te soit douce (comme me dirait ma mère).