“4 ans sans une clope. 4 ans de ma vie à poser un acte radical d’amour envers moi.”
Si on m’avait dit que je réussirais à arrêter de boucaner un jour, je l’aurais sans doute pas cru. 4 ans sans une clope. 4 ans de ma vie à poser un acte radical d’amour envers moi. J’emprunte les mots d’une amie qui résonnent dans mon cœur depuis que je les ai entendus dernièrement. Ce sont des mots qui me font sentir comme la queenpin de l’arrêt de l’usage du tabac. J’me dis : « Yeah ! Je m’aime assez pour me faire ce cadeau-là ! Chapeau fille. »
Depuis 4 ans, j’appelle de façon très respectueuse, ces cigarettes que j’ai tant consommées pendant plus de 15 ans, des bâtonnets de cancer. Ça me rappelle que j’suis ben mieux de pas y retoucher. Genre jamais. Parce que j’ai aucune idée de quelle clope va me le filer, ce cancer. C’est un peu intense mais ça m’aide de voir ça de même. La clope qui tue. T’sais la dernière du paquet que j’avais viré de bord comme « clope de luck » ! Mais la chance de quoi ? De pouvoir m’en racheter, j’imagine.
“Ben c’est ça, j’étais comme une « crack head » à 10 ans. Besoin de mon hit. Besoin de ma dose.”
J’étais très jeune, même pas pré pubère ; j’avais besoin d’aventures alors j’ai flirté avec la nicotine pis j’ai adoré ça. Mon premier amour, ma première addiction. Il paraît que la cochonnerie qui mette dans les cigarettes, c’est plus addictif que le crack. Ben c’est ça, j’étais comme une crackhead à 12 ans. Besoin de mon hit. Besoin de ma dose. Obsédée, je me demandais comment j’allais faire pour fumer la prochaine fois. Je falsifiais la signature de ma mère pour avoir l’autorisation de lui acheter des paquets ou je lui volais carrément ses clopes à tous les jours parce que faire des fausses signatures c’était devenu trop de trouble. Elle ne fume plus aujourd’hui, ma mère ! Bravo maman ! À cette époque où je volais pour fumer, je me sentais aussi comme une queenpin parce que j’étais capable de faire des méchants beaux ronds avec ma boucane. Ça me fait capoter de voir à quel point la cigarette était overrated dans l’temps (encore aujourd’hui j’imagine?!) mais reste que je suis nostalgique de mes ronds. Pas des presto pack à 2,85$ par exemple. Ark.
Quand j’ai arrêté de fumer en 2013, je ne savais pas que c’était de façon définitive. Je voulais sincèrement que ce le soit mais y’avait toujours une petite porte ouverte du genre si je vis un très gros stress ou un événement incontrôlable comme un deuil ou une grosse rupture alors là, peut-être que je pourrais en griller une petite, juste une petite pof de rien du tout pour me calmer. Y’a plein de choses qui se sont passées dans les 4 dernières années et y’a pas eu de pof. Pas vrai, une seule que j’avais pas respirée sur une de mes brosses oubliées. Parce que dans le fond de fond je savais qu’une pof, pour moi, c’était le début de la fin. Ma fin.
“J’en ai gossé du monde avec mes nombreux sevrages de bâtonnets mais je n’ai jamais arrêté d’essayer d’arrêter. Jamais.”
Aujourd’hui, en ce beau 5 octobre 2017, je célèbre 1460 jours sans bâtonnets de cancer et je tenais à le partager pour la simple et unique raison que j’ai réussi à arrêter après ma 1200e tentative. Pas de farce. Mon entourage, ma famille, mes amis ne croyaient plus mes démarches. J’étais littéralement devenue une menteuse à leurs yeux et je pouvais sentir leur déception à chaque fois que je « rechutais ». Pour vrai, ça fait chier décevoir le monde mais ce qui me faisait le plus chier c’était de pas être capable de tenir une promesse. De succomber. D’être esclave d’un fucking bâtonnet de cancer. J’arrêtais de m’acheter des paquets à tout bout d’champs mais je quêtais à outrance. J’en ai gossé du monde avec mes nombreux sevrages de clopes mais je n’ai jamais arrêté d’essayer d’arrêter. Jamais. Il paraît que dans 3 ans, mes poumons vont devenir roses. Je ne sais pas si c’est un mythe mais je veux y croire. Je veux des poumons roses de pré pubère qui n’a jamais commencé à fumer. Chacun ses rêves.
“En terme de degré de facilité, je mettrais l’arrêt du bâtonnet de cancer à zéro. C’est zéro facile pis ça demande du courage. Ça demande de poser un acte radical d’amour envers soi. À TOUS LES JOURS. ”
Toute cette histoire pour exprimer une chose : prière de ne jamais arrêter d’essayer d’arrêter de fumer. À l’heure où j’écris ces lignes, j’ai une amie chère qui se bat contre un fucking cancer des glandes salivaires. Un fucking cancer qui a entre autre été causé par l’usage de ces bâtonnets-là. La pire affaire avec la clope c’est qu’on est au courant que ça tue. Tout le monde est au courant. Y’a des tonnes de belles campagnes, des tonnes d’accompagnements, des tonnes d’incitatifs à arrêter de fumer mais c’est pas facile parce que c’est là, accessible, addictif et ça va le rester. En terme de degré de facilité, je mettrais l’arrêt du bâtonnet de cancer à zéro. C’est zéro facile pis ça demande du courage. Ça demande de poser un acte radical d’amour envers soi. À TOUS LES JOURS.
Pour finir en beauté, je veux simplement partager ce petit bouquin qui a changé ma vie, qui m’a permis de devenir libre de cette première dépendance. C’est « La méthode simple pour arrêter de fumer » de Allen Carr, une très bonne façon d’entamer cette démarche, ce processus qui peut prendre 1200 tentatives, oui. Il est disponible en cliquant sur le lien ci-bas ou dans toutes les bonnes librairies du monde, dans plusieurs langues.