Un an de “un jour à la fois”…

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Témoignage par Stéphanie M.
L’an passée, à ce moment même de la journée, je venais de rentrer en thérapie pour six semaines. Mon processus avait commencé avant ça par contre. Mon gros mur de béton solide, je l’ai frappé en avril 2020.
Aujourd’hui, j’ai un an. Ouep, un an de sobriété.
365 jours à choisir de vivre ma vie à frette.
8760 heures et des poussières à m’comprendre les émotions sans les caller au fond d’une (ou mille) bouteilles jusqu’à pu rien sentir pantoute.
525600 minutes à… Okay, j’arrête!
C’est vrai que j’ai l’air de ‘’compter le temps’’ avec mes posts à chaque mois. Mais c’est un peu ça aussi. Parce que mes premières heures à jeun ont été vraiment tough, pis j’avais vraiment soif. Les premiers jours, ensuite les semaines… et ç’a été une année de ‘’premières fois’’. Je suis passée par diverses étapes, où chaque moment a été un genre de ‘’test’’. La première heure, la première journée, le premier mois, le premier souper entre amis, le premier 5 à 7, mon premier anniversaire, mon premier BBQ, mon premier souper au resto, mon premier chalet en gang… La liste est vraiment longue quand on réalise combien l’alcool était présent dans toutes les sphères de nos vie genre vraiment toutes.
Je dis pas que ça devient moins difficile avec le temps, mais je me solidifie chaque jour, épreuve après épreuve, p’tit test de vie après p’tit test de vie, pis je fais confiance à mon feeling en-dedans. J’essaie d’être à l’écoute de “ma p’tite voix’’. Pis ça sonne cucul/cliché, mais c’est vrai qu’est là. Des fois, elle parle vraiment pas fort, elle chuchote même. Sauf que d’autres fois, elle  est en beau maudit pis elle crie. Et peu importe c’qu’elle dit pis son ton, j’essaie de l’écouter pis de voir c’que j’peux faire dans le moment présent pour l’apaiser. Bon, j’sais pas pourquoi je parle à la 3e personne de ma p’tite voix, on va dire que c’est pour le style!
Cependant, je prends rien pour acquis et j’suis consciente que j’serai toujours fragile.
L’an passée, à ce moment même de la journée, je venais de rentrer en thérapie pour six semaines.
Mon processus avait commencé avant ça par contre. Mon gros mur de béton solide, je l’ai frappé en avril 2020. À partir de ce moment-là, j’avais deux choix. Un, je perds tout pis je finis par crever. Ou deux, j’me prends en main, je laisse mon orgueil de côté pis j’fais toutes les démarches possibles pour aller chercher l’aide dont j’ai besoin. J’ai choisi le choix no 2. Pis avec la Covid qui s’est pointée dans le portrait, ç’a pas facilité le processus mettons! Je compte pus le nombre d’appels que j’ai fait, de départements qui se sont renvoyés ‘’mon cas’’… Y’avait toujours une étape qui manquait avant ou une après. J’suis passée par hôpital, doc, infirmière, CLSC, psy, autre spécialiste, intervenant, travailleur social 1, travailleur social 2-3-4 etc.. à re-raconter mon histoire, à re-demander de l’aide, à me re-exposer et vider les trippes sua table pour avoir de l’aide. J’avais pu rien à perdre (ou tout à perdre, c’est selon). C’tait long, c’tait laborieux, et mon impatience pis moi on a été challengées en tabarouette. Mais j’me suis dit que j’allais pas laisser le processus du système me décourager, que j’allais continuer. J’ai fini par avoir ma place en thérapie six mois plus tard, le 20 septembre 2020 plus précisément. Et à partir de là, les étapes se sont enchainées. Thérapie, groupes, suivis post-thérapie, autres groupes, suivi individuel, et ça continue à ce jour. C’est pour ça que je dis que c’est un effort quotidien.
J’ai une tête de cochon et c’est une bonne chose, parfois! Quand j’veux de quoi, je fais tout ce que je peux pour arriver à mes objectifs. Évidemment, y’a l’envers de la médaille aussi.. quand j’veux pu de quoi… hey boy que j’m’en sacre! Bref (c’est tout sauf bref!) tout ça pour dire j’suis bin fière de moi aujourd’hui. Cependant, je prends rien pour acquis et j’suis consciente que j’serai toujours fragile. Ça va l’monde de pouliches, Steph!  Donc j’reste lucide pis j’continue de prendre la vie un jour à la fois, un p’tit test à la fois.J’me considère chanceuse d’avoir encore autour de moi un entourage de personnes précieuses, qui ont toujours été là, et le sont encore… J’ai l’impression de redécouvrir ‘’mon monde’’ à chaque jour. Faque c’est ça qui est ça…J’ai un an!