Et notre pacte à nous?

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Texte par Philippe Boucher 

À quand un pacte juste pour nous?  Un pacte qui nous permettrait d’expliquer davantage la dépendance à nos proches, nos familles et la population en général?

J’ai signé le pacte pour l’environnement la semaine dernière. Cette excellente initiative du metteur en scène Dominic Champagne aura eu le mérite de remettre l’avenir de la planète à l’avant-plan des priorités. Je félicite les créateurs de cette idée qui m’a inspiré ce billet. Et notre pacte à nous, dépendantes et dépendants de la planète?

À quand un pacte juste pour nous? Un pacte qui nous permettrait d’expliquer davantage la dépendance à nos proches, nos familles et la population en général? En prenant un engagement individuel envers nos confrères et consoeurs dépendants de toujours être présent en cas de besoin, nous pourrions ainsi vulgariser notre mal intérieur qui s’est trop souvent matérialisé par une consommation excessive dont plusieurs ne sont jamais revenus.

La dépendance est l’une des seules maladies qui éloigne les proches plutôt que de les rassembler.

Et si ce pacte était d’être présent pour notre prochain?  Présent pour promouvoir la sobriété et le bien-être par de la prévention et surtout de la promotion de ce bonheur si souvent laissé de côté?  Si ce pacte visait à créer une compréhension de la toxicomanie et de l’alcoolisme qui permettra à une population de pouvoir aider sans juger?

La dépendance est une maladie mentale. Elle est méconnue en grande partie car on veut éviter d’en parler collectivement comme société. Trop longtemps on a voulu associer la dépendance au mouton noir familial qui allait à sens contraire de la vie plutôt que de voir en cette maladie un signe de détresse et de souffrance. La dépendance est l’une des seules maladies qui éloigne les proches plutôt que de les rassembler. Cette maladie est encore méconnue car elle fait peur. C’est aussi la seule maladie dont le patient est le dernier à apprendre qu’il est atteint. Ce fût mon cas.

L’amour devrait suffir parfois pour se sortir de la souffrance.  C’est mon engagement.

Tout mon entourage savait que j’avais un problème de dépendance à la drogue…. sauf moi. Plusieurs personnes que l’on côtoie ont déjà ce diagnostic à vos yeux sans que l’individu en question puisse avoir un léger doute de son mal de vivre.  Car il le gèle.  Point.  C’est pour cette raison que je me suis dit: pourquoi pas un pacte?  Juste pour nous et nos proches?

Moi je signe le pacte aujourd’hui.  D’être sobre aujourd’hui. D’aider mon prochain du mieux que je peux et aussi vulgariser la dépendance afin de convaincre des gens qui n’ont aucun problème de dépendance d’aider leur prochain qui n’ont pas nécessairement besoin d’être jugé. L’amour devrait suffir parfois pour se sortir de la souffrance. C’est mon engagement.

Et vous?  Ça vous tente de signer?

Author: Philippe