Contrôler son anxiété

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Texte par Vanessa Beaulieu

J’ai eu souvent envie de flirter avec l’alcool ou les drogues de pharmacie pour me faire oublier un instant que ma tête part encore en vrille.

Ce matin, je n’ai envie de rien. J’ai passé un bon moment dans mon lit à regarder les craques du plafond de ma chambre. Je suis évachée sur le divan en écoutant de la musique. Disons que je ne feel pas depuis quelques semaines. Peut-être parce que je suis en remise en question sur mon avenir. Peut-être parce que je travaille souvent de nuit et que le manque de lumière m’affecte. Peut-être parce que mon cœur est à deux places en même temps. Je ne sais pas trop… En faisant la patate, je me suis mise à pleurer lorsque la chanson Fix you de Coldplay s’est mise à jouer. C’est intense dit comme ça. J’ai un trop-plein. Mon anxiété est palpable. Je me sens toujours comme s’il allait arriver une catastrophe. Je perds patience. J’explose comme une bombe nucléaire sans préavis. Je me ronge les ongles. J’ai une boule dans le ventre qui m’empêche de manger. En ce moment, j’ai seulement le goût de manger mes émotions, de boire du fort ou de me pitcher dans ma pharmacie pour seulement arrêter de penser.

J’ai eu souvent envie de flirter avec l’alcool ou les drogues de pharmacie pour me faire oublier un instant que ma tête part encore en vrille. Je pense à nouveau au suicide, non pas que je veux m’enlever la vie, mais que je commence à perdre la force de me battre toujours contre ma tête. Surtout là. Peut-être à cause de la saison.

Soit je me bottais les fesses pour reprendre ma vie en main, sois j’allais finir par mourir de tristesse.

Il y a deux ans et demi, je me suis fait la promesse de ne plus boire de l’alcool pour tenter de me détendre après une journée de merde. Arrêter de me péter la face parce que je n’en pouvais plus de me sentir morte de l’intérieur ou parce que je ne voulais pas faire une autre crise d’anxiété. Mon médecin voulait que je sois sérieuse avec ma prise d’antidépresseur, alors il fallait que j’arrête de boire. Il y a deux ans, j’ai décidé d’arrêter de consommer des drogues de pharmacies. Mon Dieu que j’aimais me geler avec du sirop de codéine. C’est comme si j’étais saoûle, mais sans l’état de lendemain de veille que l’alcool créait. Les antidouleurs aussi. Les pilules pour dormir… Un matin, mon ami m’a conduite à l’hôpital. Il savait que s’il ne le faisait pas, j’allais m’enlever la vie. Il l’avait compris sans que je lui dise. Lorsqu’un psychiatre m’a rencontrée à l’urgence, j’ai décidé de ne plus consommer, non sans difficulté. Ce docteur m’avait fait peur. Il me disait que s’il me revoyait dans son département, j’allais y être internée. Ça m’a sonnée une cloche. Soit je me bottais les fesses pour reprendre ma vie en main, sois j’allais finir par mourir de tristesse.

C’est juste un mauvais moment. Ça passe. Le bonheur revient avec des efforts.

Et là, y’a aujourd’hui. Quelques jours plus tard après ma détresse où je prends conscience qu’il n’y a rien d’acquis. Que ce n’est pas parce que j’ai bien été durant presque deux années que je ne peux pas rechuter! Que je dois de nouveau prendre soin de moi parce que je me suis encore oubliée! Que mon envie de vivre doit être plus forte que celle de consommer. Alors, j’ai rappelé ma psychologue pour un rendez-vous d’urgence. Je me suis achetée une lampe de luminothérapie que je me suis promis d’acquérir il y a des siècles. J’ai été faire de grandes marches dans le bois. J’ai mis de la musique à tue-tête en travaillant de chez moi. J’ai fait ce qui me fait du bien malgré que tout est une tâche considérable. Je n’abandonne pas même si ce serait plus facile. C’est juste un mauvais moment. Ça passe. Le bonheur revient avec des efforts.