Le chemin le moins fréquenté

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Texte par Eliane Gagnon

Le temps de la destruction est révolu. C’est ce que je souhaite, profondément.

Je suis un de ces êtres extrêmement sensibles à la limite de la défaillance. Parfois, avec tout l’amour que je puisse maintenant avoir pour moi, en temps de crise, je ne trouve pas évident d’être moi. C’est sans doute pour cette raison que j’ai choisi le métier d’acteur qui demande cette sensibilité. Être tout ce que je suis sans pouvoir m’en échapper, c’est ça que je trouve difficile.

Heureusement, j’ai trouvé quelques outils. Cette échappatoire destructrice, je l’ai remplacée entre autres, par l’écriture, par les connexions humaines, par l’amour de mes proches, pas l’amour tout court. Le temps de la destruction est révolu. C’est ce que je souhaite, profondément. Je me dis par moment : « Et si seulement la vie était rose tout le temps ? Si seulement c’était toujours beau ? » Mais je sais pertinemment qu’il ne faut pas rêver en couleur car la chute peut être fatale, brutale quand je pense comme ça.

Je connais très bien ça l’espèce de sentiment de liberté illusoire d’aller virer une solide brosse pour tout oublier.

Je sais qu’il faut accepter la vie telle qu’elle est avec ses épreuves, ses difficultés et ses beaux moments. Et c’est seulement en vivant cette noirceur que je peux évoluer, voir la lumière au bout du tunnel, éventuellement.

La vérité c’est que l’amour n’est pas la voie facile. La destruction et le non-amour c’est une forme de liberté selon Scott Peck, auteur du livre Le chemin le moins fréquenté. Je connais très bien ça l’espèce de sentiment de liberté illusoire d’aller virer une solide brosse pour tout oublier. C’est de la bullshit. Ça n’apaise rien, ça empire le chaos dans ma tête.

Mais qu’est-ce qui est le plus facile ?

Ça fait 2 ans et demi que je choisis l’amour véritable même si par boute, ça me fait mal en dedans de faire ce choix-là.

La facilité c’est d’aller me péter la face. C’est de faire fuck off à tout mon cheminement et mon évolution. La facilité c’est de rester esclaves de mes sentiments. Ce qui est difficile c’est de s’élever, de se voir aller et de ne pas laisser la peur, l’égo, la souffrance prendre le contrôle. C’est extrêmement difficile mais je vais y arriver parce que j’ai pris la décision que je ne retournerai plus jamais en enfer, que je ne prendrai pas mon premier verre, aujourd’hui. Merci mon Dieu, ça fait 2 ans et demi que j’ai pas choisi cette facilité-là. Ça fait 2 ans et demi que je choisis l’amour véritable même si par boute, ça me fait mal en dedans de faire ce choix-là.

Toi, tu choisis quoi ?

Merci Scott Peck pour tout l’amour qui émane de tes mots. Tu me fais devenir plus grande. Merci la vie de me donner la conscience.

Je nous le souhaite, à tous, à tout jamais.

Je recommande fortement de lire ce livre.