Être malade, ça arrive mais la maladie, ce n’est pas toi!

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Texte par Véronique Bannon

Je suis un peu tannée des « étiquettes ».

« Elle » est alcoolique.

« Lui » il est  bipolaire.

« Elle » est folle, trop intense.

« Lui », «elle » est…  Comme si la maladie définissait l’être humain que nous sommes. Voyons donc! Une personne qui a le cancer, le diabète, ça défini leur personnalité?  Nous allons les juger?  « Elle » la maudite diabétique?

Peut-on arrêter de juger?  Voir un peu plus loin que le bout de son nez ?

Connaissez-vous réellement l’histoire des autres ?  Qui sommes-nous pour juger? Vraiment. On se permet de définir une personne sans la connaître? Je ne suis plus capable de ça. Oui, ça me mets en criss. J’ai vécu des rechutes, un choc post-traumatique dans ma vie et je me suis relevée. J’en ai souvent parlé, oui j’ai fait des thérapies intenses. Oui je me bats chaque jour contre ce qui m’afflige. Mes acquis, je les garde précieusement! Mais je ne suis pas ma maladie, je suis une personne qui se bat contre un mal et mes tourments, tout simplement.

Heureusement, je le répète, je suis chanceuse d’avoir des gens formidables autour de moi et bien sûr des médecins professionnels qui m’ont sauvé la vie.

Merde!  La maladie, qu’elle soit mentale ou physique, ne défini pas une personne. Apprenez à connaître les gens car il y a toujours deux côtés à une médaille. Personne n’est parfait, moi non plus, toi qui est en train de lire, probablement pas non plus. Et puis? La perfection, tu y crois?  Tu aimerais être parfait? Ça serait moche non?

Les journées où je pleurais et m’isolais avait justement un lien avec la peur qu’on me juge et qu’on me « définisse » selon ma souffrance. C’était l’enfer car oui je croyais que j’étais le pire être humain de la planète. Avec ce que je vivais, ça m’a amenée à faire des niaiseries et j’ai pu mettre des gens « à boutte » de moi qui eux allaient dire aux autre : « Ouin Véro est comme-ci, comme-ca ». OUI, JE SOUFFRAIS! Je croyais la personne qui me jugeait car je voulais tant être aimée et ma façon de réagir n’était surtout pas la bonne. J’ai appris depuis grâce à l’aide de gens qui m’ont soutenue.  Ceci dit, je vous le dis, je suis capable seule de me traiter comme une merde et de me détester. Cette fille-là, j’ai voulu la tuer! Donc en mettre une couche supplémentaire m’a convaincue d’essayer de le faire. J’étais à terre. Heureusement, je le répète, je suis chanceuse d’avoir des gens formidables autour de moi et bien sûr des médecins professionnels qui m’ont sauvé la vie.

Dernièrement, j’ai lu des messages et j’ai entendu des gens parler contre des gens souffrants et dire des choses horribles sans connaître la véritable histoire. Des gens qui se sont enlevés la vie pour arrêter de souffrir. Voyons donc! Oui ça fait mal lorsque cette foutue souffrance t’envahi l’âme. C’est une maladie au même titre que n’importe quelle autre maladie ! Les maladies physiques peuvent tuer, la maladie mentale aussi!

Non je ne veux pas vivre dans le jugement car ça m’empoisonne la vie de vivre dans la haine.

Les fameux « potins », dire que lui ou elle est comme ça c’est donc l’fun, hein? Surtout lorsque le dit potin ne nous concerne pas. On parle des autres sans savoir. On blesse aussi sans savoir. Nous l’avons tous fait. Il y a des petits potins cutes mais certains un peu moins cutes et qui peuvent vraiment faire mal. On devrait tous se regarder le nombril parfois en tant qu’humain mais aussi en tant que société, ça nous ferait du bien !

Nous devrions mieux nous soutenir collectivement et si tu veux savoir la vérité, prends ton courage à deux mains et va donc voir la personne au lieu de définir ou de croire les autres. Une histoire se transforme et nous sommes les seuls à vraiment savoir qui nous sommes.

Personne n’aime être blessé. Même si je l’ai été profondément, ça m’a fait comprendre que je n’ai pas envie de le faire vivre aux autres. Les jugements de marde sans connaître.Non je ne veux pas vivre dans le jugement car ça m’empoisonne la vie de vivre dans la haine.

Il y aura toujours de la souffrance mais elle se traite avec de l’aide, du support et beaucoup d’amour. 

Nous pouvons avoir des opinions différentes, bien sûr, et c’est très correct et sain. Mais nous devrions être capables de nous parler entre NOUS? Nous sommes comme des belles mosaïques avec toutes nos couleurs et nos histoires. C’est tout simplement magnifique que ce soit comme ça.

Sincèrement, je ne sais pas si je le vivrai, mais je souhaite à mon fils et à sa génération de comprendre l’importance de ne pas définir une personne par une maladie mentale ou physique. Faire davantage preuve de compassion et d’empathie. Il est vrai que je trouve ça difficile de comprendre les gens qui fuient, qui coupent les liens et  qui sont incapables de comprendre, de parler et surtout d’écouter.  Soyons conscients et responsables de NOS choix. Soyons capables de s’excuser, de pardonner. Et sérieux, soyons plus ouverts! Nous sommes des êtres humains.Il y aura toujours de la souffrance mais elle se traite avec de l’aide, du support et beaucoup d’amour.

Toute personne qui vit avec une maladie mentale se traite. Tout le monde a droit au bonheur et si on s’entraidait juste un peu plus? Non? Je rêve?  Je sais bien que nous ne pouvons pas aimer tout le monde et vice-versa, mais si nous essayions juste de comprendre?

 

 

 

 

 

Author: Véronique Bannon